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elles trouveraient en même temps une surveillance qui les mettrait à l’abri de toute critique et de tout danger. Le supérieur du Séminaire comprit qu’une nouvelle œuvre allait surgir comme conséquence de la première et qu’il serait plus avantageux de placer le refuge sous la direction d’une communauté religieuse. Il pria donc les Sœurs Grises de s’en charger. Le 6 août 1895, trois religieuses étaient nommées par leurs supérieures pour continuer l’œuvre du refuge dans les circonstances nouvelles que nous venons d’indiquer. La maison prit alors le nom de « Patronage d’Youville ».

Dieu bénit le dévouement de ces dignes filles de la Vénérable fondatrice. Le placement des domestiques fut continué avec un succès toujours croissant ; en effet, du 14 avril 1895 au 31 décembre 1898, pas moins de 2500 domestiques ont été placées dans des familles de la ville. Tel fut, pour cette période, le résultat matériel de l’œuvre. Mais ce résultat ne suffit pas au zèle des Sœurs de la Charité : elles s’emploient aussi à relever le moral de ces femmes par des instructions qui les éclairent sur leur religion et les devoirs de leur état. Elles tâchent de leur faire comprendre que le service n’abaisse pas plus que le travail des manufactures et elles s’efforcent même de leur enseigner tout ce qu’elles sont appelées à faire dans leur condition : la bonne tenue d’une maison, la cuisine, etc., afin de les mettre en état de mieux gagner leur vie et de se rendre plus utiles à leurs maîtres.