Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/441

Cette page a été validée par deux contributeurs.
399
madame d’youville

priété située au coin des rues Lagauchetière et Saint-Urbain, afin d’y établir un refuge pour les domestiques sans emploi.

Mlles Pratt, Cassant, Vincent, et plusieurs autres, se chargèrent successivement de la direction de cette maison, qui fut appelée « Refuge de la Passion ». Aidées par la générosité et le zèle du dévoué M. Picard, les pieuses personnes qui avaient la conduite de ce refuge rivalisèrent de charité avec le directeur et continuèrent son œuvre pendant dix ans.

En 1884, on offrit aux Petites Sœurs de Lourdes (Filles de Saint-Joseph) la direction de cette maison. Elles l’acceptèrent, et pendant huit ans, comme celles qui les avaient précédées, elles se dévouèrent au bien de ces pauvres filles. Trois mille de celles-ci furent placées pendant les huit années de leur administration.

En 1892, Mlle Delisle succéda aux Petites Sœurs de Lourdes et travailla pendant trois ans avec le même esprit de zèle et de charité à cette œuvre si utile.

Mais, dès cette époque, les circonstances imposaient un changement. D’un côté, les MM. de Saint-Sulpice ne pouvaient donner à cette maison la même surveillance que par le passé ; de l’autre, un besoin nouveau venait de surgir. Des jeunes filles de bonne famille, réduites par le malheur à gagner leur vie par un travail de bureau ou de magasin, demandaient qu’on leur procurât un logement et une pension où