Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/434

Cette page a été validée par deux contributeurs.
392
vie de

devint populaire et sut rallier tous les dévouements. L’Hôpital Notre-Dame est une œuvre prédestinée, et peut être comparé à ces enfants heureux dont les premiers pas dans la vie sont entourés de la tendresse la plus prévoyante et qui grandissent rapidement et sûrement, parce qu’ils se sentent aimés et soutenus.

« L’enfant du début a suivi la loi commune : il a grandi, il est devenu plus sérieux, plus ambitieux aussi peut-être, et il se rend compte de son importance. Ses cent vingt-cinq lits suffisent à peine à recueillir tous les malheureux qui se présentent ; le nombre des étudiants qui parcourent ses salles devient de plus en plus grand ; ses recettes et ses dépenses se chiffrent par trente mille dollars. L’Hôpital Notre-Dame joue à l’heure qu’il est son rôle dans notre société ; c’est l’hôpital des maladies aiguës et des accidents, c’est le terrain où se fait l’enseignement clinique de la Faculté de Médecine sur ces matières. Supprimer l’hôpital, ce serait désorganiser notre enseignement universitaire, ce serait laisser des pauvres malades sur la rue.

« Mais cette position sociale importante a ses exigences, et l’hôpital, comme tous les enfants gâtés de la charité publique, se repose entièrement sur ses bienfaiteurs pour l’aider à tenir son rang dans le monde.

« Les tuteurs que vous lui avez nommés, et qui sont ses directeurs, après avoir discuté longuement