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que année, pour les fêtes de Noël et du Jour de l’An, les Dames Patronesses donneraient un dîner aux malades ; cette coutume est aujourd’hui bien établie et se continue chaque année. Non seulement les dames de l’association, mais toutes celles à qui elles s’adressent, sans distinction d’origine ou de nationalité, sont heureuses de contribuer à procurer quelques douceurs aux infortunés que la douleur retient loin de leur foyer et de leur famille. Le produit de ces dons en volailles, gibier, bœuf, mouton, fruits, gâteaux, etc., suffit à nourrir les malades pendant plusieurs semaines.

Le premier de ces dîners eut lieu le 7 janvier 1882 ; il fut présidé par M. l’abbé Rousselot, curé de Notre-Dame, et servi par les dames bienfaitrices. Les malades, touchés de tant d’égards, dit Mme la Secrétaire dans son rapport, surent bien manifester leur reconnaissance, et de fait il en coûte si peu pout leur faire plaisir ! Comment oublier ces paroles d’encouragement, ces quelques mots de consolation de la part de ces dames, les unes occupées à servir ceux qui pouvaient se mettre à table, les autres portant les mets à ceux qui ne pouvaient quitter leurs lits, toutes se multipliant pour prévenir leurs désirs ?

À la demande de Mme la Supérieure, « l’œuvre des pains » fut organisée. On s’adressa à un certain nombre de familles qui s’engagèrent à fournir chaque mois un pain à l’hôpital, et le pain des malades, qui coûtait six cents piastres par année, fut ainsi