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madame d’youville

épousa M. de Martigny, notaire et député-coroner de Varennes, et Mlle Aurélie, qui épousa M. Brown.

Bien que négociant habile et heureux, M. Rodier abandonnait le commerce, en 1837, pour l’étude du droit. Admis au barreau, il ne tarda pas à découvrir que, tout en aimant la justice, il avait peu de goût pour son culte officiel, et il revint aux affaires. Il fit bien, car en peu de temps il réalisait une fort belle fortune.

Savoir bien employer les dons que Dieu nous confie est une grande bénédiction. M. Rodier fut heureux sous ce rapport. Dès 1843, il offrait aux PP. de la Compagnie de Jésus, rentrés au Canada l’année précédente et installés provisoirement à Laprairie, l’usage gratuit, pour leur noviciat, d’une maison qu’il venait de faire construire à Montréal. Les RR. Pères furent heureux de cette offre et l’acceptèrent avec reconnaissance. Ils s’installèrent dans cette maison, dont ils conservèrent la jouissance pendant huit ans, ne la laissant que lorsqu’elle fut devenue tout à fait insuffisante pour le nombre croissant de novices qu’il leur fallait loger.

C’est dans cette même maison que M. Rodier établit d’abord son asile ; mais, comme nous l’avons dit plus haut, le nombre des orphelins ayant augmenté rapidement, il dut bientôt la démolir pour en construire une plus vaste et plus considérable.

Aimé et respecté de ses concitoyens, M. Rodier fut, par trois fois, élu maire de Montréal et occupa