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madame d’youville

de l’institution, on compte actuellement treize professeurs de musique et six organistes.

Sept religieuses seulement sont chargées de diriger les classes et d’enseigner. A-t-on jamais réfléchi à la somme de patience et d’intelligence qu’il faut à ces éducatrices pour initier ces pauvres infirmes à tout ce qu’ils doivent savoir avant de quitter l’Institut ? Mais le dévouement des Sœurs Grises n’est pas au-dessous de cette tâche : elles réussissent à faire faire à leurs aveugles un cours d’études, comme dans les meilleures écoles ; de plus, elles enseignent aux jeunes filles la couture à la machine, le tricot et même la clavigraphie d’une manière si parfaite que l’on hésite à croire qu’elles soient privées de la vue.

304 aveugles des deux sexes ont été reçus à l’Institut Nazareth jusqu’à ce jour. Depuis plusieurs années, une moyenne de 80 aveugles y reçoit l’instruction chaque année.

12000 enfants ont été admis à la salle d’asile.

Pour subvenir aux dépenses de l’établissement, les Sœurs Grises n’ont qu’une subvention du gouvernement de huit cent trente piastres, dont quatre cents destinées aux aveugles, un dîner annuel donné par les dames de charité, qui rapporte à peu près huit cents piastres, et un don de deux cent cinquante piastres de la Banque d’Épargne.

Ce revenu est évidemment bien insuffisant ; aussi les Sœurs Grises comptent-elles surtout sur la charité publique pour l’asile Nazareth. Les dévouées