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madame d’youville

trentaine d’années, lorsque le fermier voulut combler les excavations faites pour extraire les pierres des fondations, la lumière reparut, et cette fois plus fréquente ; on entendit même du bruit, dit la légende.

« Le fermier se décida alors à ne pas remplir ces excavations, qui sont maintenant recouvertes de saules.

« La fontaine de la propriété était elle-même légendaire. On y entendait un chant extraordinaire que dans le langage du pays on appelle turlutement.

« La famille des Dufrost avait droit à la prééminence dans l’église de Médréac, droits honorifiques comme seigneurs du lieu, et leurs armes portaient d’argent à trois têtes de coq de sable, crêtées et barbelées de gueules. »

« Les La Gesmeraie, » ajoute M. le comte de Palys, avaient droit d’enfeu et trois pierres tombales armoriées dans l’église de Médréac, et droit d’écusson dans la principale vitre derrière le grand autel. »[1]

La mère de notre héroïne était Marie-Renée de Varennes, fille de René de Varennes, gouverneur de Trois-Rivières, et petite-fille du sieur Boucher de Boucherville, aussi gouverneur de cette ville.

M. de Boucherville était renommé dans toute la colonie, tant pour les importants services qu’il avait rendus que pour les grandes vertus qui illustrèrent

  1. Une famille bretonne au Canada, p. 13.