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madame d’youville

l’Hôtel-Dieu offrait une salle de cinquante lits pour les émigrés.

Le 5 juillet, vingt-trois filles de la Vénérable Mère d’Youville étaient à l’infirmerie ; dix-sept étaient atteintes du fléau et celles qui restaient debout succombaient de fatigue. La supérieure, Mère McMullen, prit le lit et on craignit même pour ses jours ; seize de ses filles reçurent les derniers sacrements.[1]

Sœur Limoges et Sœur Chèvrefils (Primeau), modèles de douceur et de charité, s’envolaient au ciel à vingt ans, avec autant de joie qu’elles avaient couru au sacrifice.

Sœur Collins, Sœur Barbeau, Sœur Élodie Bruyère allaient à leur tour recevoir la palme du martyre.

Sœur Sainte-Croix (Pominville), religieuse aussi distinguée que vertueuse, était quelques jours après ravie à la communauté. Au moment où elle mourait, une jeune fille, qui l’accompagnait ordinairement dans ses œuvres de charité et qui était retenue au lit, malade, appela sa mère en lui disant : « Maman, oh ! venez donc voir Sœur Sainte-Croix qui monte au ciel ! »

Enfin, pour clore cette liste funèbre, Sœur Nobles,

  1. Celles qui se dévouèrent et offrirent ainsi leur vie pour les pestiférés sont : sœurs Brault, Desjardins, Youville, Blondin, Chèvrefils, Cinq-Mars, Denis, Labrèche, Montgolfier, Dalpée, Caron, Perrin, Deschamps, Dunn. Des femmes du monde vinrent aider les sœurs et se faire leurs garde-malades : Mmes Chalifoux, Charles Brault et Mlle Angélique Caron furent de ce nombre.