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bien je désire pouvoir leur fournir les moyens d’en faire davantage ! À ma grande satisfaction, j’ai trouvé les élèves et les orphelins ayant fait beaucoup de progrès sous le rapport de l’instruction… L’orphelinat compte 45 enfants pensionnés aux frais de l’hospice ; 25 à 30 enfants du dehors fréquentent ces écoles, les moyens ne permettent pas d’en prendre davantage et les sœurs sont obligées d’en refuser… Nos sœurs ont à faire la cuisine et à cuire le pain pour cent vingt-cinq personnes. Je vous dirai combien j’ai été édifiée de voir la charité, le dévouement, la douceur avec lesquels elles soignent et donnent à manger aux pauvres sauvages qui arrivent à toute heure et qu’elles servent avec autant d’empressement que s’ils étaient des rois et des reines de la terre. Combien leur manière de pratiquer la charité doit être agréable à notre vénérée Mère fondatrice, qui aimait tant les pauvres ! »

Tous ces récits sur les missions de la Rivière-Rouge et même de l’Athabaska-McKenzie nous semblent aujourd’hui presque fantastiques. La construction du chemin de fer du Pacifique, qui a rendu si facile l’accès de ces régions, le peuplement rapide de ces territoires, enfin l’ensemble de ces progrès constants réalisés depuis quelques années, ont évidemment amélioré de beaucoup le sort des missionnaires. Cependant ne leur reste-t-il pas encore de grands sacrifices à faire, des privations pénibles à endurer ? L’exil, d’ailleurs,