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madame d’youville

la supérieure de Montréal d’assister au premier chapitre général de l’Institut ; elle accepta, malgré la pauvreté de sa mission et les grandes dépenses de ce voyage ; mais l’espoir de ramener de nouvelles sœurs et le désir de resserrer les liens qui unissaient sa communauté à la maison-mère lui donnèrent le courage d’entreprendre ce pénible trajet. Son espoir ne fut pas déçu et, le 15 septembre 1850, la supérieure était de retour avec deux nouvelles professes, deux postulantes et plusieurs aides, hommes et femmes. L’évêque, voyant avec joie l’accroissement de la petite communauté, leur offrit la mission du Cheval Blanc (aujourd’hui Saint-François-Xavier), qu’elles acceptèrent.

Le territoire sur lequel s’exerçait le zèle des vaillants missionnaires s’agrandissait chaque jour, à raison même de leur dévouement à porter de plus en plus loin la parole de Dieu, et déjà depuis plusieurs années, Mgr Provencher songeait à demander un coadjuteur. L’année 1851 devait voir son désir se réaliser.

« Celui que je voudrais avoir pour coadjuteur, » écrivait-il en 1846. « est M. Laflèche, que j’ai emmené dans cette intention : il est le plus en état de remplir cette place : il est bien instruit, studieux, d’un excellent caractère et sans prétention. » La divine Providence avait d’autres desseins sur M. Laflèche : elle le destinait à devenir évêque de Trois-Rivières, et le diocèse de Saint-Boniface devait être l’héritage des PP. Oblats. Le ciel avait préparé pour