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nolly), une infirme et une fille de service. Le 7 juillet de l’année suivante, la chapelle était bénite.

« Le couvent des Sœurs, » dit l’historien de Mgr Provencher, « commencé en 1846, n’avait encore en 1848 que quatre chambres un peu logeables ; néanmoins l’œuvre des Sœurs Grises, malgré leur extrême pauvreté, ne laissait pas que de se développer. Leurs écoles, tenues sur un bon pied, eurent pour effet de paralyser les efforts des protestants chaque fois que ceux-ci voulurent établir des écoles. Les premières familles du pays et la plupart des bourgeois des forts tinrent à honneur de faire instruire leurs filles chez les Sœurs Grises. »[1]

À l’arrivée des sœurs, nous avons dit que Mgr Provencher les avait reçues avec la plus grande sollicitude : il les logea chez lui, pourvut à tous leurs besoins, même lorsqu’elles furent rendues chez elles. Il compléta ses dons en leur donnant une ferme de cent arpents, et souvent ces vaillantes filles de la Vénérable Mère d’Youville travaillèrent elles-mêmes aux champs. Au Nord-Ouest, comme dans la fondation de Montréal, elles furent obligées de doubler leur travail et leurs forces pour subvenir à leurs besoins. Elles tissaient leurs étoffes avec la laine de leurs brebis, elles tricotaient leurs bas, fabriquaient leurs couvertures, etc.

En 1849, la Sœur Valade reçut une invitation de

  1. L’abbé Dugas, p. 249.