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chargée des petites filles. Nous avons déjà cinquante-trois enfants, et ce nombre augmentera lorsque les chasseurs seront de retour.

« Pour moi, je visite les classes, je réponds aux parents, je tiens les registres et les livres, je me réserve aussi le ménage, la lessive du linge et des planchers. Vous voyez, ma chère Mère, que nous sommes très occupées ; si vous pouviez nous envoyer quelques sœurs l’année prochaine, nous sommes prêtes à sacrifier trois cents louis sur notre fonds pour avoir ce secours. Le besoin en est urgent. Vous aurez l’obligeance de nous informer de tout ce qui leur sera nécessaire pour le voyage, car je voudrais leur épargner les souffrances que nous avons endurées nous-mêmes à cause du froid, de l’humidité et de la malpropreté. »

En dehors de leurs classes, les sœurs trouvaient le temps d’entretenir la sacristie de la cathédrale, de visiter les malades, de consoler les affligés et de soulager toutes les infortunes.

L’évêque se fit lui-même leur aumônier.

Pendant le premier hiver, elles souffrirent beaucoup du froid, dans cette maison où on les avait installées ; leur thermomètre marqua 36 et 40 degrés Réaumur. Cependant elles ne s’en plaignaient pas ; mais l’évêque s’en était aperçu, il les logea chez lui, où, bien qu’elles fussent très à l’étroit, elles répétaient joyeusement, après leur Mère : « Toujours à la veille de