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hâte d’arriver à Saint-Boniface, dont elles ne sont plus qu’à sept lieues.

Bientôt, à la clarté de la lune, les voyageuses distinguent l’église et le village ; leur canot s’arrête pour la dernière fois ; l’évêque, qui ne les attend qu’après le courrier promis par le gouverneur, est chez lui, mais, en un instant, il est rendu à leur rencontre avec M. Mayrand, prêtre missionnaire.

Laissons parler Sœur Valade, qui raconte ainsi son arrivée, le 25 juin 1844 : « Nous sommes arrivées au but de notre voyage, après avoir passé deux mois moins quelques jours sur les grèves. Vendredi dernier, 21 courant, à une heure du matin, nous avons touché le sol de notre terre désirée. À six heures, la veille, avant d’arriver au fort de Pierre, nous avons reçu la visite du gouverneur Simpson dans notre canot. Il nous invita à descendre à terre et à y passer la nuit, afin de donner à Monseigneur le temps de nous préparer une réception ; mais nous avions hâte d’arriver et nous nous empressâmes de partir. Il était une heure du matin quand nous arrivâmes à Saint-Boniface ; Monseigneur, qui attendait un courrier promis par le gouverneur pour lui annoncer notre arrivée, ne songeait guère à nous… M. Laflèche alla lui annoncer son arrivée et la nôtre : il s’empressa de venir nous recevoir au rivage… Malgré son désir de nous faire une réception d’honneur, il n’avait pas pu le réaliser, la plupart des familles