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madame d’youville

dévouement de leur fondatrice, venaient à leur tour aider les missionnaires dans leurs travaux et partager leurs privations. Et quelques années après, l’arrière-neveu de Mme d’Youville, Mgr Taché, devait être le pasteur de ces territoires visités par ses ancêtres et y laisser le souvenir impérissable de ses travaux et de ses vertus.


Les voyageurs arrivèrent bientôt au lac des Bois, véritable labyrinthe à cause de la multitude de ses îles. Après un trajet de soixante-quatre milles sur ce lac, ils atteignirent le Portage-du-Rat, puis entrèrent dans la rivière Winnipeg, dont les nombreux rapides nécessitaient autant de portages. On y fit le soixante-dix-huitième et dernier depuis l’Ottawa, sans compter les demi-portages, presque aussi nombreux.

On peut juger de la joie des voyageuses lorsqu’elles virent les bateliers mettre de côté et renfermer avec soin leurs colliers et autres appareils usités dans ces marches pénibles.

Le 20 juin, on était à l’embouchure de la rivière Rouge ; les rives sont habitées, les terres sont clôturées, les animaux paissent dans les prairies. Ici et là, des chaumières, des huttes, c’est la terre que les religieuses appellent depuis si longtemps de leurs vœux, c’est leur patrie d’adoption ; elle la saluent avec joie et amour, c’est ici qu’elles viennent vivre et mourir !

On accourt au-devant d’elles, le gouverneur Simpson tout le premier ; il veut les retenir, mais elles ont