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Le 30 mai, les missionnaires reprirent leur canot sur la rivière Kaministiquia, dont les eaux rougeâtres et désagréables à la vue contrastent avec celles du lac Supérieur, qui sont d’une telle limpidité qu’on peut y voir les objets à plus de trente pieds de profondeur.

Les missionnaires vont maintenant respirer l’air de leur nouvelle patrie : chaque heure va les rapprocher de cette terre, but de leur voyage et objet de leurs désirs.

Au lac à la Pluie, elles font halte pour renouveler leurs provisions épuisées ; mais les vivres sont rares et peu variés, et désormais le pemmican sera leur principale nourriture.

À l’extrémité du lac à la Pluie se trouve une pointe appelée Coutchiching, où l’on a bâti la première maison et le premier fort dans l’intérieur du pays. La première messe y fut dite, dans l’hiver de 1731-1732, par un missionnaire jésuite. Le fort, appelé fort Saint-Pierre, fut construit sous les ordres du frère de Mme d’Youville, M. de La Jemmerais, à qui son oncle, M. de la Vérandrye, avait confié ces travaux.

Comme nous l’avons indiqué dans un des premiers chapitres de la Vie de la Vénérable, plusieurs membres de sa famille étaient venus préparer les voies de la civilisation et du christianisme dans ce pays. Son oncle, son frère, son cousin avaient parcouru les premiers les sauvages régions du Nord-Ouest. Cent ans plus tard, les Sœurs Grises, inspirées par le noble