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toutes mes sœurs et participer à leurs bonnes œuvres. »

« Je ne me lasse pas à trois cents lieues, » ajoute la Sœur Lafrance, « de vous accompagner, mes chères sœurs, au moins en esprit à tous les exercices de la journée. Je vais surtout à la chapelle de la Très-Sainte-Vierge, aux pieds du Père Éternel, où je vous vois prier pour vos chères sœurs exilées. Oh ! oui, demandez bien au bon Dieu que nous soyons de vraies missionnaires et que nous accomplissions toujours sa sainte volonté. »

La supérieure, Sœur Valade, résume ainsi ses impressions : « À l’île Dorval nous étions encore assez près, et nous passâmes la nuit telle que telle ; mais lorsqu’il fallut, le lendemain matin, nous éloigner de tout ce qui nous était cher, mon pauvre cœur se gonfla. Les voyageurs chantaient pour oublier ce triste moment : plus ils chantaient, et plus j’avais le cœur serré. J’admirai ma sœur Lagrave, qui chantait : « Bénissons à jamais… » pour moi, je n’avais que mes larmes pour bénir le Seigneur. Continuez, mes chères sœurs, à offrir au Seigneur vos vœux et vos prières non seulement pour le succès de notre voyage, mais encore pour que nous puissions accomplir fidèlement la grande œuvre que le Seigneur nous a confiée. »

Le 12 mai, Sœur Lagrave écrivait à son tour : « Que vous dirais-je ? C’est à peine si je puis trouver quel-