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rents épisodes arrivés au cours de ce long trajet de près de deux mois.

Le 26 avril, dans le canot qui les emportait, elle et ses compagnes, la Sœur Valade écrivait à sa supérieure : « Nous nous sommes rendues hier soir vis-à-vis la montagne de Rigaud ; nous avons campé vis-à-vis la croix plantée sur la montagne ; ma sœur Lagrave a chanté en passant : O crux, ave !… Nous approchons de Carillon… La nuit que nous avons passée à l’île Dorval a été notre apprentissage de ne pas dormir ; la nuit dernière nous avons dormi un peu ; je vous assure que nos lits ne sont pas faits pour encourager la mollesse… J’espère que Dieu nous fera la grâce d’aller jusqu’au bout… J’aurais du plaisir à vous donner quelques détails du voyage, mais il est presque impossible d’écrire en canot. »

Le 27, les missionnaires étaient à Bytown (Ottawa), où, dès l’année suivante, quatre religieuses de leur communauté devaient venir faire une fondation.

Les voyageurs étaient transportés dans des canots de quarante pieds de longueur par cinq pieds de largeur au milieu, montés chacun par huit hommes d’équipage. Outre les passagers, ces canots avaient une cargaison de quatre mille livres, sans compter les voiles, les tentes, les lits, les provisions de bouche, les ustensiles de cuisine, les avirons de relais, etc. Chaque soir on campait sur la rive, les canots étaient déchargés et portés à terre pour y être examinés et