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dut renoncer à partir en même temps que les Sœurs Grises.

Le samedi avant le jour fixé pour leur départ, le 20 avril, les sœurs missionnaires se rendirent à la cathédrale pour se mettre sous la protection de la Sainte-Vierge. Nombre de personnes pieuses s’y trouvaient déjà pour la cérémonie. Après la messe, les quatre voyageuses reçurent la bénédiction de Mgr Bourget ; puis elles vinrent prendre congé de M. Quiblier, alors supérieur du Séminaire, et le remercier, ainsi que ses confrères, des services sans nombre que, depuis M. Normant, Saint-Sulpice n’avait cessé de rendre à leur communauté.

Le lendemain, après la messe, tout le personnel de la maison se réunit dans le grand corridor pour dire adieu à celles qui partaient pour ce nouvel apostolat et qui quittaient pour toujours le berceau de leur vie religieuse, leurs compagnes, leurs parents, leurs amis, leur patrie ! Tous comprenaient l’étendue de leur sacrifice, tous versaient des larmes, elles seules étaient calmes et sereines. Elles avaient la force que donne l’Esprit-Saint et partaient heureuses pour ce nouveau martyre de l’immolation et du sacrifice.

Les dignitaires de la maison, les parents et quelques amis des voyageuses les accompagnèrent jusqu’à Lachine, chez le gouverneur du Nord-Ouest. Une violente tempête ayant retardé le départ, ce ne fut que