Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/343

Cette page a été validée par deux contributeurs.
301
madame d’youville

voulut pas la laisser partir. Il fallut donc attendre encore, et ce ne fut que cinq ans après, en 1829, que, M. Nolin étant mort, Mlle Nolin put commencer son école. Elle eut, dès le début, un très grand succès, et peu après Mgr Provencher écrivait à Mgr de Québec : « Enfin j’ai une école de filles : elle a commencé en janvier ; les petites filles font des progrès. Dieu veuille que tout cela réussisse ! »

Quelques années après, en 1834, M. Belcourt, prêtre missionnaire, ayant établi une mission sur les bords de l’Assiniboine, à l’endroit appelé Baie Saint-Paul, voulut aussi y fonder une école et sollicita Mgr Provencher de lui laisser amener Mlle Nolin, qui avait l’avantage de parler la langue des sauvages. L’évêque ne voulut point refuser et il fit le sacrifice de son institutrice.

Le zèle et l’activité de Mgr Provencher étaient extraordinaires. En même temps qu’il fournissait à M. Belcourt les moyens de bâtir dans sa nouvelle mission, il avait aussi entrepris la construction de sa cathédrale et il cherchait à multiplier ses écoles, afin de répondre aux besoins de sa population. Toutes ces entreprises épuisaient ses ressources, qui étaient fort restreintes ; il songea donc à tendre la main à l’étranger.[1]

Il avait reçu, la même année, une requête d’un certain nombre de familles canadiennes établies dans la Colombie Britannique, qui se plaignaient de manquer

  1. L’abbé Dugas, Monseigneur Provencher, p. 156.