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transporta à la rue Guy et la maison fut bénite, le 7 octobre 1871, cent vingt-quatre ans après l’entrée de la Vénérable Mère d’Youville à l’Hôpital Général.

Les fatigues que ces nombreuses occupations imposaient à Mère Slocombe altérèrent sa santé, et au sortir de la retraite annuelle, en avril 1872, son état s’aggrava tellement qu’il fallut appeler le médecin. Celui-ci constata une maladie grave du foie et ordonna le repos : Châteauguay, qui avait été le premier poste de sa vie religieuse et le théâtre de son premier dévouement, fut l’endroit où la bonne Mère alla se reposer. On crut qu’elle allait bientôt se remettre, mais cet espoir fut déçu : elle revint à la ville tellement malade que la communauté, très alarmée et voulant à tout prix conserver cette vie si précieuse, fit appeler trois médecins en consultation ; ils déclarèrent la maladie mortelle.

Quelques jours après, le médecin de la maison, le Dr Schmidt, venant voir la malade, la trouva si mal qu’il ne put cacher son émotion. La supérieure s’en aperçut. « Comment me trouvez-vous, docteur ? » demanda-t-elle. « Bien mal, madame. — Vais-je mourir ? — Oui, madame, » répondit-il d’une voix tremblante. « Combien de jours pensez-vous que je puisse encore vivre ? — On ne compte plus les jours, madame, mais les heures seulement, » et là-dessus, n’y tenant plus, il voulut quitter la chambre ; mais la malade, le retenant, le remercie avec le plus grand