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(cages) qui passaient près de l’île et dont les jurements la faisaient frémir. Par sa douceur et son amabilité, elle gagnait leurs cœurs et elle leur faisait promettre de ne plus jurer.

Après neuf ans de cette vie cachée et si en harmonie avec leurs goûts, les deux religieuses furent enlevées à leur île Saint-Bernard pour commencer une vie toute différente. Aux élections de 1853, Mère Deschamps fut élue supérieure générale, et Mère Slocombe, maîtresse des novices. L’attrait de cette dernière pour la vie intérieure l’avait désignée à ses supérieures pour la charge si importante de former les jeunes personnes qui se destinent à l’état religieux.

Pendant six ans la Mère Slocombe se dévoua avec succès à sa délicate mission et conduisit au pied de l’autel cent deux religieuses venant y consommer leur sacrifice. Elle invitait ses novices à répéter souvent après saint Stanislas : « Je ne suis point née pour les biens de la terre, mais pour ceux du ciel. Il vaut mieux faire de petites choses par obéissance que de grandes par sa volonté propre. Marie ! Elle est ma mère ! »

À l’une de ses novices elle disait : « Mon enfant, soyez simple comme la colombe ; la simplicité doit être le caractère des vraies religieuses ; dès qu’elles s’en éloignent, le relâchement vient la remplacer. » À une autre elle écrivait : « Mon enfant, la simplicité aime tout ce qui est pauvre, habits, meubles, images, livres, elle n’est attachée à rien. »