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un renoncement à toutes nos aises, commodités, plaisirs et goûts, une mortification constante de notre volonté et de nous-même. Jamais ne faire sa volonté et faire toujours celle des autres, toujours garder le silence sur ce qu’on souffre, ne s’en plaindre jamais qu’à son céleste époux qui sera seul notre soutien, notre appui et notre consolation. Vivez de la sorte, et vous goûterez combien le joug du Seigneur est doux. La compagnie du divin et aimable Jésus fait trouver de la suavité dans les plus grandes amertumes de la vie ; et comment pourrions-nous trouver ces choses difficiles à la suite d’un Dieu crucifié, et crucifié pour notre amour ? »[1]

Ces lettres de la digne supérieure font voir sa grande et ardente piété et son profond amour pour la vie religieuse. Malgré tout le soin qu’elle mettait aux affaires temporelles de sa communauté, l’esprit de sa vocation ne s’était pas affaibli et elle savait inspirer la même ardeur à ses novices en les préparant aux sacrifices qui leur seraient demandés plus tard.


C’est sous l’administration de la Mère Lemaire, vers 1827, qu’aboutirent enfin les négociations que M. Thavenet poursuivait depuis douze ans, pour obtenir du gouvernement français l’indemnité réclamée par les établissements religieux du Canada pour la confiscation de leurs rentes sur l’État. Il y avait

  1. Lettre de la Mère Lemaire, 12 juillet 1830.