Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.
275
madame d’youville

cune et savait donner largement et sans compter tous les besoins des sœurs et des pauvres, trouvant également moyen de faire l’aumône aux nécessiteux du dehors. « Il eût été difficile, » dit M. Faillon, « de veiller avec plus de soin à la conservation de la santé des sœurs que ne le fit constamment cette charitable mère. Dès qu’elle eut été élue supérieure, elle jugea nécessaire d’introduire dans la maison des femmes de charge, pour soulager les sœurs qui jusqu’alors avaient fait tout le gros du travail du ménage. Ce fut elle qui supprima pour les sœurs l’usage d’aller laver la lessive à la rivière, quoique cependant elle voulut qu’elles la lavassent toujours dans leur maison, et elle était singulièrement attentive à leur donner, dans les divers offices qu’elles avaient à exercer, tous les aides qui pouvaient leur être nécessaires, afin qu’aucune ne fût accablée par le travail. »

Cette grande et maternelle prévoyance s’étendait, comme on vient de le voir, aux moindres détails, et sa grande délicatesse savait lui faire choisir ce qui pouvait faire plaisir à chacun et dire un mot agréable à propos. Chaque semaine, les sœurs absentes recevaient un mot d’elle ; chaque jour elle rendait visite à celles qui étaient retenues à l’infirmerie et voulait que leurs moindres désirs fussent satisfaits. Comme elle excellait à panser les plaies, elle se réservait cet office d’hospitalière lorsque les pansements demandaient plus de soins. Une des sœurs souffrait