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madame d’youville

cette biographie, en parlant de la Mère Coutlée : « Nous tenons ces détails d’une sœur infiniment respectable par son âge et qui ne l’avait point quittée pendant tout le cours de sa maladie. C’est à elle que nous sommes redevable de tout ce qui, dans cette triste et affligeante conjoncture, l’avait si vivement frappée. Son témoignage a d’autant plus de poids à nos yeux qu’indépendamment de la confiance qu’elle s’était acquise, à raison du rang élevé qu’elle occupait alors, elle joignait à une excellente mémoire un discernement exquis, une sagesse peu commune et une droiture de cœur à toute épreuve. »

On aurait dit que Dieu avait voulu prolonger les jours de la Mère Coutlée assez longtemps pour lui permettre de noter les principaux traits qui ont rapport à la fondation et à la vie de la Mère d’Youville. Ils n’ont malheureusement pas tous été recueillis.

Après ce dernier service rendu à la communauté, la Mère Coutlée fut tout à coup enlevée à l’affection de ses filles et à l’estime de toute la population, après sept semaines seulement de maladie. « Mes chères filles, » répétait-elle sans cesse à celles qui venaient s’édifier auprès d’elle, « aimez-vous les unes les autres. Ne perdez jamais de temps ; mais que tous les instants de votre vie soient employés au service des pauvres. » Et celle qui recommandait ainsi à ses sœurs l’emploi constant du temps avouait avant de mourir qu’elle ne se rappelait pas avoir perdu une minute depuis son entrée en religion ! Et elle ajou-