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l’Angleterre, et qui, dit M. Faillon,[1] avaient été confisquées par le gouvernement français, à cause de la guerre, comme propriété anglaise. Elle recevait peu après la réponse suivante : « Je ne puis vous dire quel sera le sort de vos rentes. Il est bien à craindre qu’elles n’aient celui que nous éprouvons ici, à moins qu’il n’y ait des conventions particulières entre notre gouvernement et celui d’Angleterre, ce dont je doute. Nos rentes sur l’État sont réduites au tiers, et le principal des deux autres se rembourse en papiers qui se vendent sur la place environ cinquante sols les cent francs. »[2]

Quelque peu favorable que fût cette réponse, la Mère Coutlée ne se laissa pas décourager et elle résolut, de concert avec les autres communautés du pays, de continuer les démarches commencées. Elle eut raison, car, dès le commencement de son règne, Louis XVIII reconnut la justice de ces réclamations. Mère Coutlée s’empressa alors d’envoyer sa procuration à M. Pouget-Duclaux, supérieur du Séminaire, lui demandant de suivre pour elle ces négociations, dont elle espérait maintenant le résultat prochain. M. Duclaux chargea un des prêtres de sa compagnie, M. Thavenet, de cette mission. Celui-ci avait tout le zèle et toute la persévérance nécessaires pour triompher des difficultés qui restaient à surmonter. Mère Coutlée lui en témoigna sa reconnaissance dans une

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  2. Archives de l’Hôpital