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Pour ne rien laisser affaiblir des usages et des pratiques établis dans la communauté, la Mère Despins pria M. Montgolfier de les recueillir, et c’est sous son gouvernement que ce vénérable prêtre rassembla toutes les règles et coutumes de l’Institut, dont il fit deux volumes, écrits de sa main, que les sœurs acceptèrent et qui furent, comme nous l’avons dit, solennellement approuvés par Mgr Hubert en 1790.

Quoique très délicate de santé, la Mère Despins fut un modèle de régularité : toujours rendue la première aux différents exercices de la communauté, elle était également la plus courageuse dans les différents travaux de la maison. Ne s’épargnant jamais, elle n’était indulgente que pour les autres, qui avaient en elle le plus parfait exemple du renoncement et de l’oubli de soi-même.

Naturellement portée vers la prière, elle trouvait ses délices dans le recueillement et l’union à Dieu ; la contemplation des perfections infinies du Créateur et des anéantissements du Sauveur l’absorbait habituellement, et cependant elle savait, quand son devoir l’exigeait, quitter les hauteurs où son âme planait pour venir s’occuper des affaires de la communauté. À l’exemple de sa Vénérable Mère, elle sut maintenir ses droits en faveur des pauvres dont elle administrait le bien, et elle le fit avec douceur et dignité.

Du vivant même de Mme d’Youville, les sauvages