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les, qui, comme nous l’avons déjà dit, subsiste encore aujourd’hui.


Élisabeth Bonnet fut la dernière compagne de Mme d’Youville qui lui survécut.[1] Elle personnifiait par son immense charité la vraie fille de saint Vincent de Paul. Elle fut pendant trente ans hospitalière des femmes. Malgré sa vie si occupée, elle trouvait toujours le moyen de venir en aide à celles de ses compagnes qui avaient besoin d’elle. Les supérieures étaient-elles dans l’embarras, c’était à la Sœur Bonnet qu’elles s’adressaient. Rien ne lui semblait au-dessus de ses forces, et cependant elle était aussi bien douée pour les ouvrages délicats et artistiques que généreuse à se dépenser aux travaux les plus fatigants et les plus pénibles.

La salle de ses pauvres était toujours plus que remplie, et si on venait lui dire qu’il se présentait une nouvelle infirme à l’hôpital, elle s’ingéniait à lui trouver une place. « Si elle n’y est pas commodément, » disait-elle, « au moins elle sera délivrée de la misère. »

La vie de cette vaillante hospitalière s’écoula ainsi, entre les soins maternels dont elle entourait ses pauvres et ses devoirs religieux, qu’elle remplit toujours avec une si grande ardeur qu’à l’âge de soixante-quatorze ans, quand Dieu l’appela à lui, elle était aussi fervente que la plus parfaite des novices.

  1. M. Faillon, p. 440.