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madame d’youville

surtout par sa parfaite soumission envers la supérieure. Celle-ci, la Mère Coutlée, était beaucoup plus jeune qu’elle, et cependant la sœur Prudhomme eut toujours pour elle la plus grande déférence, donnant aux jeunes sœurs, dit M. Faillon, l’exemple du respect et de l’obéissance qu’elles devaient elles-mêmes à celle qui était à leur tête.

Ayant vécu jusqu’à un âge très avancé, sa mémoire faiblit et elle oubliait parfois de se rendre aux exercices de la communauté pour rester à prolonger son oraison à la chapelle ; mais il suffisait alors de lui dire : « Notre Mère vous demande, » pour la voir quitter immédiatement sa prière et accourir faire ses excuses à la supérieure. Si celle-ci la reprenait de son infraction à la règle, elle l’écoutait respectueusement et ne la quittait pas sans l’avoir remerciée.[1]

Aimable pour tous, elle était particulièrement bonne pour les novices et les jeunes sœurs qui, en retour, l’aimaient, la respectaient et prenaient ses avis avec reconnaissance. À l’exemple de la Vénérable Mère d’Youville, elle s’efforçait d’inspirer une grande dévotion envers le Père Éternel, qui était l’objet de toute sa confiance.

Elle mourut très âgée, laissant à la communauté le souvenir de ses grandes vertus et de ses aimables qualités. Son amour du travail lui avait fait introduire dans la maison la confection des fleurs artificiel-

  1. Mémoire particulier.