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tendant ont remis à Mme d’Youville la possession de son hôpital, en 1752, confirmé ensuite par les lettres-patentes du 3 juin 1753.


Marie-Joseph Bernard-Bourjoly fut élue assistante à la mort de la Sœur de Rainville et conserva cette charge jusqu’à son décès, arrivé en 1796.


Barbe-Françoise Prudhomme, admise à la profession en 1766, n’était encore que novice lorsque le terrible incendie de 1765 éclata à l’Hôpital Général. Les sœurs ayant perdu tout leur mobilier et leur linge et se trouvant sans abri, Mme d’Youville offrit à la sœur Prudhomme d’aller passer quelques mois dans sa famille qui jouissait de tout le confort que l’on pouvait alors désirer ; mais la fervente religieuse refusa énergiquement, disant qu’elle aimait mieux la plus grande pauvreté et toutes les misères supportées avec ses sœurs que l’aisance et toutes ses douceurs en dehors de la vie religieuse.

Vive et enjouée, mais d’un caractère énergique, la Sœur Prud’homme contribua beaucoup à conserver dans la communauté l’esprit de celle qui l’avait formée. Pendant vingt-neuf ans on la vit, hospitalière des hommes, faire l’admiration de ses compagnes et des pauvres, qu’elle soigna toujours avec la même douceur et la même charité. Élue en 1809 à la charge d’assistante, elle ne cessa d’édifier ses compagnes par la pratique de toutes les vertus,