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madame d’youville

Thaumur de La Source et de Jeanne Prud’homme. Elle fut la première compagne que s’associa Mme d’Youville. Les âmes ayant les mêmes goûts et les mêmes aspirations ne semblent-elles pas se chercher par une sympathie inconsciente où elles trouvent souvent le premier lien d’une durable amitié ? La future fondatrice des Sœurs Grises et son assistante s’étaient senties attirées l’une vers l’autre dès qu’elles s’étaient rencontrées et, alors que Mme d’Youville était encore à son foyer domestique, elle avait confié à Mlle La Source, devenue son amie, toutes les aspirations de son âme et le grand penchant qui l’attirait vers les pauvres. Puis Mme d’Youville ayant résolu, sur le conseil de M. Normant, de se donner entièrement à Dieu et aux indigents, ce fut encore à Mlle La Source qu’elle s’adressa pour partager avec elle la vie nouvelle qu’elle voyait s’ouvrir. Celle-ci, comme nous l’avons dit, hésita longtemps avant d’accepter la proposition que lui faisait son amie, et ce ne fut qu’après avoir beaucoup réfléchi et prié qu’elle donna son consentement. Admise à prononcer ses vœux avec la fondatrice, le 25 avril 1755, elle fut jusqu’à la mort fidèle à sa vocation et resta toujours un modèle pour les compagnes qui se joignirent successivement à elles dans l’Institut.

Quand Mgr de Pontbriand vint approuver la nouvelle communauté, il avait nommé la sœur La Source assistante de Mme d’Youville, et, à la mort de celle-ci, il semblait naturel de la choisir pour remplacer la