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madame d’youville

Ainsi, en 1820, le jour de l’Immaculée-Conception, le feu prit pendant la messe à une cheminée de la maison, en mauvais état. On croyait l’avoir éteint, tandis qu’il gagnait sourdement un des greniers. Les sœurs étant toutes réunies dans la salle de communauté, elles entendirent comme un grand coup frappé sur l’une des portes et, comme aucune d’elles n’était absente, elles furent très étonnées de ce bruit étrange. L’une d’elles, sœur Cherrier, poussée par un mouvement instinctif, monta précipitamment dans un grenier fermé à clef et le trouva rempli d’une épaisse fumée ; elle appela ses compagnes, qui levèrent quelques planches, et la flamme en sortit aussitôt. On se hâta d’éteindre le feu, qui eût certainement détruit la maison en peu d’instants sans cet avertissement, qu’elles ont toujours attribué à la vigilance de leur mère.

Une autre fois, c’est une domestique de la maison qui se sent pressée d’aller prier au jubé pendant le souper des sœurs. Pour se rendre à la chapelle, il lui faut traverser une salle que les sœurs étaient en train de peindre et dans laquelle se trouvaient des linges imbibés d’huile. Elle trouva les linges en feu et un madrier de chêne, sur lequel ils reposaient, était déjà à moitié consumé.

Tantôt c’est une armoire dont l’intérieur est brûlé par des linges ayant servi à essuyer des fers à repasser ; une autre fois, c’est une des tentures du reposoir du Jeudi-Saint qui prend feu quand il n’y a là pour