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madame d’youville

longue vie toute consumée dans la pratique de la charité ! »

Les restes de Mme d’Youville, enfermés et scellés dans la châsse, demeurèrent dans une chambre attenant à la communauté de l’Hôpital Général, et, quand les sœurs prirent possession de leur nouvelle bâtisse, rue Guy, elles placèrent de nouveau les précieuses reliques de leur vénérée fondatrice au milieu d’elles, dans l’intérieur de leur communauté ; elles y restèrent jusqu’à l’introduction de la cause de béatification de la servante de Dieu. Pour se conformer aux règles établies par le Saint-Siège, les restes de la Vénérable ont été alors déposés dans la crypte de l’église, où ses filles les conservent comme le plus précieux des trésors. Citons ici la description émue que fait de ce caveau une des religieuses de la communauté[1] :

« Elles sont là, » dit-elle, « les deux cent cinq de nos sœurs qui nous ont précédées dans la mort, dormant du dernier sommeil auprès de celle qui leur a frayé la route, toujours aplanie par la charité, même au milieu des épines et des croix qui auraient pu entraver leur course à travers les épreuves de la vie. La mère repose au milieu de ses filles ici-bas, comme elle en est la reine dans notre communauté déjà nombreuse de la céleste patrie.

  1. Sœur Baby-Casgrain.