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aussi été inspirées par la grande piété dont le Saint-Esprit avait orné son âme. Ce don de piété l’avait pénétrée d’un sentiment de respectueuse affection qui, en élevant son cœur vers Dieu, lui faisait aimer tout ce qui se rapporte à Lui d’une manière spéciale.

Elle aimait la religion, et la pensée de la voir diminuer ou disparaître dans sa patrie la rendait toute triste ; elle aimait ses temples et elle se plaisait à les embellir et à les orner. Au temps de la plus grande disette de la colonie, elle employa une somme assez considérable pour le tabernacle de son église. À l’exemple des saints, elle aimait mieux se priver du nécessaire pour donner à Notre-Seigneur au saint tabernacle une demeure digne de Lui.

Et Mme d’Youville ne cherchait pas seulement dans le soulagement des pauvres l’accomplissement d’un devoir purement humanitaire, elle poursuivait un but plus élevé, sa piété et son zèle lui montraient un horizon plus large : c’était surtout le salut de ces âmes qui faisait l’objet de ses plus ardentes préoccupations. Aussi ne négligeait-elle aucun moyen de les instruire, de leur faire connaître Dieu, de leur faire comprendre leurs devoirs envers Lui ; en un mot, elle voulait faire passer dans l’âme de ses pauvres l’amour dont la sienne était remplie et les préparer par une vie chrétienne à mériter la vie éternelle et bienheureuse. Les pauvres l’aimaient en retour et, quand elle passait dans les différentes