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madame d’youville

dégagement de cœur et d’esprit qui relève aux yeux de Dieu la privation volontaire des biens temporels. »[1]

Mais Mme d’Youville savait que pour être mortifié il faut d’abord être humble, et toute sa vie elle s’est exercée à la pratique de l’humilité. À l’exemple de Notre-Seigneur qui s’est anéanti dans l’incarnation, sur le calvaire et dans l’eucharistie où il perpétue ses anéantissements, la Vénérable a voulu être humble dans toutes les conditions de son existence. Elle a été humble dans son enfance, alors qu’elle avouait si simplement sa pauvreté par ces paroles : « Ces demoiselles sont plus fortunées que moi… Ma pauvre mère attend avec hâte mon aide à la maison… »

Elle a été humble à son foyer domestique, se soumettant à un maître égoïste et indifférent, s’effaçant devant les exigences d’une belle-mère impérieuse ; elle a été humble vis-à-vis de ses supérieurs, pour lesquels elle fut toujours soumise et respectueuse ; elle a été humble dans la formation de son Institut, qui ne devra briller que par sa charité ; enfin elle a été humble avec les pauvres, dont elle aimait à se dire la plus humble servante et qu’elle aimait à soigner avec la tendresse d’une mère.

Aussi la grande humilité de Mme d’Youville lui a-t-elle valu des trésors de grâces : grâces de lumières

  1. M. Sattin.