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et la laine et les a travaillés avec des mains pleines d’intelligence et d’adresse ; elle a fait une toile fine et l’a vendue au marchand chananéen et lui a donné aussi une ceinture de broderie pour la vendre en son pays, et elle se lève la nuit pour partager l’ouvrage aux personnes de sa maison ; elle a porté la main aux choses pénibles et ses doigts ont pris le fuseau ; elle ne s’est point découragée dans ses travaux ; mais elle a ceint ses reins de force et affermi son bras ; enfin, attentive à tout ce qui peut lui être avantageux, elle a considéré un champ, elle l’a acheté et y a fait des plantations ; elle a ouvert sa bouche à la sagesse, la clémence est sur sa langue et ses œuvres seront le sujet des louanges dans l’assemblée des peuples.

Tous ces éloges n’ont-ils pas été mérités par la Vénérable et n’est-ce pas, pour ainsi dire, l’abrégé de sa vie et de ses œuvres ?

Toujours par cette force qui était comme le lien de ses vertus, Mme d’Youville non seulement n’a jamais été abattue par le malheur, mais encore a trouvé l’énergie d’accomplir son devoir sans respect humain, sans hésitation et avec ce calme et cette persévérance que donne l’approbation de sa conscience, et tout cela en se dévouant sans compter, sans s’épargner, et en accordant aux autres une maternelle indulgence.

« La force, c’est l’acceptation réfléchie du danger, » a dit saint Thomas, « c’est le support courageux des