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famille, dont les pauvres sont membres comme elles ; leurs intérêts sont donc communs et les pauvres ne peuvent que bénéficier de cette sage disposition.

Aussi Mme d’Youville prit-elle un soin tout particulier du bien des pauvres. Nous avons vu avec quel dévouement et quelle intelligence elle avait lutté, dès le commencement, auprès des chefs de l’Hôpital, pour la conservation des biens de cet établissement, propriété des pauvres de Ville-Marie. Nous avons raconté les voyages, les démarches qu’elle eut à faire auprès des autorités de la colonie, et nous avons dit avec quelle franchise et quelle loyauté elle avait conduit toutes ces négociations, car elle ne connaissait pas la ruse et elle n’avait qu’un but : faire toujours plus de bien, secourir un plus grand nombre de malheureux. Nous l’avons vue ensuite multiplier ses industries et doubler son travail et celui de ses filles pour augmenter les ressources de sa maison et agrandir sans cesse le cercle de ses bonnes œuvres. Elle a donc laissé un grand exemple à celles qui devaient venir après elle. Profondément pénétrées de son esprit, ses filles ont suivi cet exemple en continuant avec un dévouement admirable toutes ses œuvres, ne cherchant, pour rester fidèles à la pensée de leur mère, qu’à les agrandir et à les développer. Nous nous permettrons d’introduire ici quelques détails pour le démontrer.

Grâce à cette disposition des filles de Mme d’You-