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madame d’youville

chain était alimentée par l’amour de Dieu. C’est l’une des vertus le plus en relief dans sa vie, qui en fut d’ailleurs un héroïque et continuel exercice.

Nous avons vu que toutes les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle ont été pratiquées par la fondatrice. Depuis l’enfant abandonné dès son berceau jusqu’au vieillard penché vers la tombe, depuis le sauvage rongé par la fièvre jusqu’au criminel dans son cachot, toutes les misères ont trouvé un écho sympathique dans son cœur animé du souffle divin. Elle lisait le nom de Dieu partout et toutes les misères lui inspiraient le même sentiment ; elle soignait et pansait les plaies de l’étranger ; elle rachetait les captifs des mains de leurs ennemis ; comme épouse du Christ, elle embrassait toutes les âmes.

Souvent persécutée, calomniée, exposée même à perdre la vie, rien n’est venu interrompre le cours de ses bienfaits ni en tarir la source ; elle faisait le bien au milieu des revers avec la même ardeur que dans les succès, et jamais une plainte n’est sortie de ses lèvres contre aucun de ceux qui lui ont fait du mal, pas même contre ceux qui ont essayé de lui ravir l’honneur. De sorte qu’elle pouvait s’écrier avec saint Paul : « Qui me séparera de l’amour de Jésus-Christ ? Ce ne sera ni la vie, ni la mort, ni les persécutions, ni le glaive, ni la faim, ni aucune puissance. »

Mais si Mme d’Youville était si bonne et si charitable pour tous, quelle tendresse ne témoignait-elle