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madame d’youville

chise et presque soupçonnée de fraude dans ses emprunts pour l’Hôpital, elle ne sut répondre qu’avec la plus filiale déférence, tout en gardant vis-à-vis de lui l’attitude calme et digne de l’innocence.

Plus tard, quand Mme d’Youville demanda à Mgr de Pontbriand des règles pour le gouvernement de sa communauté, elle déclara qu’elle serait prête à recevoir celles qu’il jugerait à propos et, dans les engagements primitifs, elle eut soin de dire qu’elle et ses compagnes étaient prêtes à accepter de l’évêque tel supérieur qu’il voudrait bien leur donner.


L’espérance, qui puise sa force et sa vie dans la foi, fut, chez Mme d’Youville, à la hauteur de sa foi héroïque. Elle la manifesta dès sa jeunesse lorsque, Dieu lui ayant fait comprendre par des déceptions la fragilité du bonheur qui s’appuie sur des affections terrestres, elle renonça à tout ce qui peut entraîner et séduire ici-bas pour ne s’attacher qu’aux biens éternels promis par Jésus-Christ. Cette espérance lui a donné la force surnaturelle de suivre la voie que Dieu lui avait tracée et de correspondre à la grâce de sa vocation. Renoncer à tout plaisir mondain, mettre de côté toute parure, quitter les siens, ses enfants mêmes, pour adopter les idiots, les cancéreux et les malades de toutes sortes, voilà en abrégé les magnifiques résultats de sa fidèle correspondance à la grâce.