Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
vie de

d’une mère aussi crucifiée et aussi généreuse dans la souffrance ?

Cet amour de la croix portait naturellement Mme d’Youville à la dévotion et à la méditation de la passion du Sauveur. Chaque jour, elle honorait par une pratique de mortification corporelle les souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ : le dimanche, Jésus priant au Jardin des Oliviers ; le lundi, Jésus flagellé ; le mardi, Jésus couronné d’épines ; le mercredi, Jésus condamné à mort ; le jeudi, Jésus portant sa croix ; le vendredi, Jésus crucifié ; le samedi, Jésus mort et enseveli. Et, chaque jour de la semaine, elle avait une pratique spéciale qui l’entretenait dans ses dévotions habituelles et qui en était comme l’expression : le dimanche, elle faisait une consécration à la Sainte-Trinité ; le lundi, une prière au Père Éternel ; le mardi, un acte de confiance à l’ange gardien ; le mercredi, un acte de consécration à saint Joseph ; le jeudi, une amende honorable au Sacré-Cœur de Jésus ; le vendredi, une consécration à la sainte croix ; le samedi, une prière à la Sainte-Vierge.

Mme d’Youville avait une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Pour répandre cette dévotion à Ville-Marie, elle obtint du Saint-Siège, le 5 mai 1749, un indult qui lui permit d’ériger une confrérie du Sacré-Cœur dans l’église de son Hôpital, avec une indulgence plénière le jour de la fête du Sacré-Cœur et de plusieurs autres fêtes. M. Normant s’était inscrit le premier sur le registre de