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avaient eu le bonheur d’entendre les avis et les entretiens de la fondatrice, nous nous plaisions à nous réunir autour d’elle, assises sur nos talons, et là nous goûtions toutes sortes de satisfactions à l’entendre discourir au milieu de nous. »[1]

Dans ces pieux entretiens, Mme d’Youville enseignait à ses filles l’obéissance, l’amour de la pauvreté et des pauvres, et surtout la confiance dans la Providence de Dieu, qui est le cachet particulier qu’elle a voulu imprimer à son Institut. C’est pour entretenir ses sœurs dans son abandon complet aux soins paternels de Celui qui l’a toujours si magnifiquement secourue que Mme d’Youville a ajouté aux différentes dévotions pratiquées dans sa communauté les litanies « de la Providence », récitées depuis la fondation de la maison.

Après la conquête, sa foi se manifeste, comme nous l’avons vu, par la crainte de voir la religion catholique disparaître de son pays, ce qui la remplissait de tristesse et lui faisait verser des larmes.

Elle observait rigoureusement les préceptes de cette religion qu’elle aimait tant. Nous avons dit avec quel bonheur elle allait chaque matin, malgré la rigueur de certaines saisons, entendre la sainte messe, pendant son veuvage et les commencements de sa vie religieuse. Et avec quelle foi et quelle dévotion elle s’approchait des sacrements de pénitence et d’eucharistie !

  1. M. Sattin.