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madame d’youville

pleurer et prier. Le 25 décembre, jour de Noël, elle fut portée dans l’église, et inhumée le 26, jour de la fête de saint Étienne. « Sa haute réputation de mérites et de vertus, » dit M. Sattin, « avait attiré un nombreux concours à ses funérailles. Les personnes les mieux placées de la ville assistèrent à ses obsèques, ainsi que plusieurs prêtres des environs. » Le service fut chanté par M. Montgolfier, supérieur du Séminaire, et le cercueil fut descendu par les pauvres dans un des caveaux de l’église de l’Hôpital Général.

Mme d’Youville avait laissé, à sa mort, une grande renommée de sainteté. Les pauvres de sa maison, ses compagnes et toutes les personnes qui avaient eu l’honneur de la connaître donnèrent dans bien des circonstances le témoignage de leur vénération pour elle et pour sa mémoire. « Une vie aussi pleine de mérites, » dit M. Sattin, » une vie sanctifiée par des actes de charité si héroïques, marquée par tant de traits de la Providence et terminée dans ces sentiments de piété et d’amour qui animent le juste, ne pouvait que remplir ses sœurs de la plus vive confiance du bonheur dont elle jouissait déjà. Cette pensée séchait leurs larmes comme un baume salutaire. Elles offrirent pour elle leurs suffrages ordinaires ; mais elles se sentaient plutôt portées à l’invoquer, ainsi que plusieurs personnes de considération qui l’avaient connue. »