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lante et d’une grandeur exceptionnelle apparaître au firmament.

Combien d’autres faits extraordinaires ne pourrions-nous pas citer, pour appuyer notre croyance dans l’apparition de la croix aperçue à Ville-Marie le soir de la mort de Mme d’Youville et qui semble un témoignage visible de la prédestination de la servante de Dieu ?

Au point de vue de la foi, l’explication se présente d’elle-même ; à l’heure où il rappelle à Lui cette sainte femme qui pendant toute sa vie a mis son espérance dans cette croix qui sauva le monde, répétant sans cesse dans ses épreuves et ses tribulations : « O crux, ave, spes unica ! » c’est aussi par le signe rédempteur que Dieu voulut faire connaître la grandeur de cette humble vie et la force qui avait caractérisé cette grande amante de la croix.

La croix ! Mme d’Youville l’a embrassée avec joie et amour, et la croix l’a suivie depuis son berceau jusqu’à la tombe, compagne inséparable de sa vie et de ses œuvres. Est-il étonnant qu’à son dernier soupir cette croix se soit levée sur son Institut pour rappeler à Ville-Marie, où s’étaient exercés son zèle et ses vertus, la glorieuse destinée réservée par Dieu à ceux qui l’aiment et le servent en esprit et en vérité ?

Mme d’Youville était morte le 23 décembre : ses restes mortels avaient été exposés dans la salle de la communauté, où ses filles n’avaient cessé de venir