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madame d’youville

tint de l’évêque la faveur de faire venir auprès d’elle la sœur Martel, pharmacienne de l’Hôtel-Dieu, qui jouissait d’une grande réputation à raison des succès étonnants qu’elle obtenait dans son traitement des malades. Les soins que cette religieuse donna à Mme d’Youville réussirent à maîtriser la maladie pendant quelques jours, et la chère malade put se lever et marcher dans sa chambre. Comme la paralysie n’avait nullement affecté son moral, la fondatrice en profita pour se confesser et recevoir la sainte communion avec la plus grande ferveur.

Ses filles, en proie à la plus vive inquiétude, adressèrent d’ardentes supplications au ciel pour la conservation d’une vie si précieuse. « Si Dieu voulait nous la laisser dans cet état, » se disaient-elles les unes aux autres, « nous nous trouverions heureuses de la conserver ainsi ; nous la soignerions de notre mieux, afin de l’avoir encore au milieu de nous. »

Mais l’heure du sacrifice et de la récompense était arrivée : le Père Éternel, que Mme d’Youville avait tant invoqué pendant sa vie, la réclamait pour la couronner et la glorifier.

Malgré tous les soins, malgré toutes les prières, Mme d’Youville fut atteinte d’une seconde attaque, le 13 décembre, et cette fois la crise devait être fatale.

La sœur chargée de soigner la malade venait de lui apporter son dîner ; Mme d’Youville, qui s’oubliait