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madame d’youville

glaise, les travaux de reconstruction de l’Hôpital Général, poussés avec ardeur par cette infatigable chrétienne, progressèrent si rapidement que, dès le mois de septembre 1765, elle pouvait loger une partie de ses pauvres et les dames pensionnaires ; à Noël, les femmes pauvres, à leur tour, pouvaient y entrer, et deux ans après, le 30 du mois d’août, le reste de la bâtisse était terminé et l’église était bénite. La fondatrice avait dépensé plus de vingt-quatre mille francs pour les réparations et constructions commencées alors et plus de vingt-trois mille francs pour le linge, les lits et le mobilier. Ayant quitté à la fin de l’année 1765 l’Hôtel-Dieu, où on l’avait abritée avec cent quinze personnes de sa maison, et se voyant réunie à tous ses pauvres et à ses compagnes, Mme d’Youville écrivait, au mois d’août de l’année suivante : « Après bien des peines et des soins, nous sommes rentrés, au mois de décembre, dans un coin de notre maison : la communauté, les pauvres hommes, les femmes, les enfants trouvés et toutes nos dames pensionnaires, ce dont est composé cet Hôpital. Nous avons été très bien aidées des Messieurs de Saint-Sulpice. »[1]

Mais l’aide lui venait aussi quelquefois miraculeusement. Nous avons déjà cité un trait providentiel à l’égard de Mme d’Youville ; ses biographes en racontent un autre, non moins touchant et non moins ex-

  1. Lettre à M. Savary. M. Faillon, p. 224.