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nous serions jamais relevées sans les charités que nous avons reçues des quêtes faites à Londres et qui nous ont un peu allégées. La Providence est admirable ; elle a des ressorts incompréhensibles pour le soulagement des membres de Jésus-Christ ; elle pourvoit à tout ; elle est ma confiance. »[1]

Certes, il fallait la foi et la confiance de cette sainte femme pour ne pas perdre courage en un pareil moment ! L’incendie l’avait ruinée et il lui fallait rebâtir son Hôpital au moment même où elle venait de faire l’acquisition d’une propriété qui demandait des travaux considérables, si elle voulait en retirer le revenu qu’elle en attendait. D’un côté, des charges écrasantes ; de l’autre, des ressources diminuées et réduites.

Mme d’Youville ne devait pas faiblir devant cette nouvelle tâche. Elle se remit à l’œuvre sans hésiter et bientôt l’Hôpital se relevait de ses ruines. On pouvait, certes, dire d’elle ce que l’Évangile dit de la femme forte : « Elle ne s’est point découragée dans ses travaux, mais elle a ceint ses reins de force et affermi son bras. » Elle écrivait, quelques semaines après l’incendie, à M. de l’Isle-Dieu : « Nous avons commencé et tâché de continuer à nous rétablir. espérant que la Providence nous soutiendra. »

Grâce à la somme fournie par la souscription an-

  1. Lettre à M. Héry, 24 septembre 1770. M. Faillon, p. 226.