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de sa nationalité : sa langue, ses lois, sa religion. »[1]

Oui, ce petit peuple si vaillant et si tenace s’est accru dans des proportions merveilleuses et, malgré l’abandon de la mère-patrie et les luttes constantes qu’il a eues à soutenir, il est resté catholique et français. Et, conservant ses traditions et ses souvenirs, il a trouvé le secret, presque miraculeux dans ces conditions nouvelles, d’étendre et de continuer les belles œuvres commencées par les saints fondateurs de la colonie. Grâce au dévouement d’un clergé admirable par son abnégation et son patriotisme, ni l’éducation de la jeunesse, ni le soin des malades, des vieillards et des infirmes, ni l’adoption des enfants sans parents et sans foyer, n’eurent à souffrir du changement de régime politique.

Nous allons voir comment, au milieu de tous ses besoins et de toutes ses entreprises, les œuvres fondées par Mme d’Youville furent secourues et soutenues,

Les recettes de l’Hôpital provenaient, comme nous l’avons dit, du fruit de son travail et de celui de ses compagnes et des différentes ressources créées par son esprit d’ordre et d’économie.

Avant la cession du pays à l’Angleterre, Mme d’Youville comptait naturellement sur les sommes que lui assurait le gouvernement français pour les

  1. Histoire du Canada, vol. 3, p. 77.