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madame d’youville

sans perdre la parole ni la connaissance. Ma consolation est qu’elle a fait une mort de prédestinée ! »

Mme d’Youville, tant par l’attrait de sa personne et de ses qualités que par sa prévoyance et son industrie, trouvait ainsi moyen de se créer des ressources, en attirant chez elle des personnes bien disposées qui l’aidaient de leurs revenus. Elle savait aussi que le travail est la plus grande sauvegarde contre toutes les misères et, sans être exigeante, elle voulait que dans sa maison tout le monde fût occupé ; de cette façon, chacun pouvait contribuer au bien-être de son prochain et se sentir utile à l’Hôpital.

Mais, dès le début de son œuvre et jusqu’à sa mort, c’est toujours et avant tout à son travail personnel et à celui de ses compagnes que la fondatrice a demandé les ressources nécessaires pour réaliser le vaste plan conçu par sa charité. Rien ne décourageait cette nature virile : point de travail trop fatigant ni trop rebutant. Selon le conseil de l’apôtre, « elle faisait le bien sans défaillance. »

Elle passait des journées entières, et souvent des nuits, courbée sur des ouvrages qu’elle entreprenait soit pour le gouvernement, soit pour des particuliers, et l’on savait si bien que Mme d’Youville ne refusait aucun travail que, lorsqu’il s’agissait d’un ouvrage pénible à faire, c’était chez elle que l’on s’adressait.