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Non seulement la fondatrice recevait et soignait les prisonniers et donnait asile aux malheureux, mais son amabilité et sa vertu avaient attiré chez elle comme pensionnaires des personnes aisées, qui étaient heureuses de lui faire de riches aumônes ou qui mettaient à sa disposition leur travail et leur temps. « Nous avons ici, en pension, » écrivait-elle, « une dame Robineau de Portneuf, âgée de quatre-vingts ans, qui jeûne et fait maigre tous les jours commandés, travaille comme nous pour les pauvres, quoiqu’elle paie sa pension. Elle est charmante par sa grande piété et sa belle humeur. »[1]

Parmi les dames pensionnaires de l’Hôpital Général, on trouve encore, à cette époque, les noms des premières familles de la colonie : la baronne de Longueuil, Mmes de Verchères, de Châteauguay, Robutel de Lanoue, de Lacorne, de Beaujeu, Chartier de Lotbinière-Larond, de Lignery, de Sermonville, de Repentigny, etc.

Plusieurs parentes de la fondatrice vinrent aussi l’aider en lui payant de fortes pensions et voulurent mourir chez elle. Elle eut le bonheur de compter parmi celles-ci sa mère bien-aimée, ses deux sœurs, ses parentes Mmes de Bleury et Porlier de Varennes. Elle écrivait, à propos de sa sœur : « J’ai eu la douleur de perdre ma sœur Maugras, après quinze jours de maladie et presque toujours à l’agonie

  1. M. Faillon, p. 122.