Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
vie de

Mme d’Youville, en effet, plus encore par ses exemples que par ses entretiens, s’efforça pendant toute sa vie d’inspirer à ses filles une confiance sans bornes dans la Providence et une charité parfaite envers les pauvres, surtout les plus délaissés. « Elles sont faites, » dit-elle en parlant de ses filles dans ses Constitutions, « pour le service des pauvres, auxquels seuls appartiennent tous les biens de la maison, toujours prêtes à entreprendre toutes les bonnes œuvres que la Providence leur offrira et dans lesquelles elles seront autorisées par leurs supérieurs. »

Aussi les a-t-on vues jusqu’à ce jour marcher sur les traces de leur vénérée fondatrice et justifier à la lettre les paroles citées plus haut. Les premières compagnes de Mme d’Youville, que nous ferons connaître plus tard, furent dignes d’elle, et si les nombreuses tribulations qu’elle rencontra sur sa route furent un signe de l’excellence de son œuvre, on peut dire que les grandes et solides vertus de celles qui entourèrent la fondatrice furent également un indice de ce que Dieu réservait à cette communauté, destinée à s’étendre dans tout le Canada et même aux États-Unis.

Le public de Montréal a pu se convaincre dans maintes circonstances que les filles de Mme d’Youville ont conservé intact l’héritage de son dévouement. En 1832, nous les trouvons au chevet des cholériques, comme la fondatrice à celui des sauvages