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sol que Dieu confie cette fois l’exécution de ses desseins.

Élève modèle au pensionnat, fille soumise chez sa mère, épouse parfaite et mère dévouée au foyer domestique, Mme d’Youville, mûrie par l’expérience et les épreuves, a, sous le souffle de Dieu, doté son pays et la jeune Église du Canada d’une œuvre immortelle. Le temps, qui éprouve tout, l’a vue grandir et prospérer parce que, conçue dans le dévouement et la souffrance, elle avait reçu la bénédiction de Dieu. « Quand une âme, » a dit un grand orateur, « a pris pour point d’appui de son mouvement Dieu, la patrie et les âmes, je la tiens pour grande, je la salue parmi celles qui sont le plus dignes de respect.” »

Le cœur de cette femme si profondément bonne allait être satisfait ; le désir qu’elle avait si souvent exprimé, en parcourant les rues de Ville-Marie, allait être accompli ; c’est sous son toit qu’elle a le bonheur de recueillir et de loger ces déshérités, de soigner ces malades, ces souffrants, ces orphelins et ces vieillards, et de se dévouer au soulagement de leurs misères et de leurs infirmités. Et pour s’assurer que le bien-être procuré aux membres souffrants de Notre-Seigneur ne sera pas éphémère et passager, Mme d’Youville, comme nous l’avons déjà vu, inventait tout ce qui pouvait matériellement assurer le succès et la durée de sa grande entreprise. Mais, surtout et avant tout, sa foi de chrétienne voulut im-